Après une participation en 2010 (voir ici), on repart avec Lolo faire la Pyrénéenne, cette fois-ci en mode encore plus baroudeurs, puisque nous avons décollé vers 3h45 de Bordeaux pour rejoindre Argelès Gazost, départ de la cyclo cette année.
Comme annoncé, dès Pau nous prenons la pluie et les orages et la météo ne prévoit pas d’amélioration dans la journée… Sur près de 600 inscrits, déjà beaucoup de coureurs ne prendront pas le départ, il fait 12° en bas au départ, sous la pluie il faut être très motivé pour aller gravir les 4 cols et les 185kms qui nous attendent. Il en faut cependant plus pour décourager Laurent qui réussira à s’inscrire, plus moyen de faire demi tour ; il faut y aller.
Là je commets LA grosse erreur, j’ai sous estimé les conditions météo et n’ai pas emporté de sous vêtement ni gants longs, ni sur chaussure et je ne prends pas le Kway que j’ai dans le sac, de peur de trop transpirer dedans…
Au bout de 18km on entame les choses sérieuses avec l’ascension du col du Tourmalet depuis Luz Saint Sauveur. L’ascension se passe plutôt bien en ce qui concerne les jambes, mais sous la pluie et l’orage qui s’est accroché au sommet. A quelques kilomètres du sommet on rentre dans le nuage et on ne voit plus rien, je suis dans un groupe qui s’est formé de 8 coureurs autour de la 25ème place.
En haut je commets la 2ème erreur ; ne pas prendre de journal, ni me ravitailler. Celle-ci sera impardonnable ; dès qu’on bascule on prend la grêle, puis une pluie battante et la température et à peine positive… Résultat la descente est tout simplement un enfer, je ne sens plus mes doigts, j’ai beau m’arrêter une fois après La Mongie et faire la descente sur les freins, je suis tétanisé et me retrouve en hypothermie. Je m’arrête à Saint Marie de Campan, je ne peux plus pédaler, sur le trottoir j’essaie de m’alimenter, je tiens à peine debout. Au bout d’une bonne 1/2 heure, après un thé gracieusement offert et une mise au chaud sous une couverture, je bifurque sur le petit parcours de la 2 vallées, avec pour seul objectif de rentrer au plus vite…
Je me sens mal sur le vélo pendant de long kilomètres d’abord sur le plat, puis sur une longue côte jusqu’au village de Neuilh. Là se trouve un ravitaillement, que cette fois je ne saute pas ! Je prends le temps et dévaste les sandwichs, la température est bien remontée et il ne pleut pratiquement plus. Du coup dans la descente technique qui suit je me « refait la cerise » et reprends plaisir à pédaler, d’autant qu’un grupetto de la 2 vallée m’a rejoint lors de ma pause. Du coup je décide de finir le circuit de la cyclo et de grimper Hautacam ou se juge l’arrivée.
Je fais la montée à bloc, elle n’est pas facile car la pente est irrégulière et les plus fort pourcentages sur la fin, mais je ne flanche pas. Voilà, bilan mitigé donc, si j’ai connu le pire après le Tourmalet, j’ai su aussi reprendre du plaisir à Hautacam ; c’est aussi ça le vélo !