3h30 jeudi 15 aout 2019, la journée démarre, une journée pas comme les autres ; le début d’une belle aventure !
Petit déjeuner quasi habituel, un peu plus copieux, on termine de tout préparer avec Coco, il faut être au parc à 4h45. Dans le parc c’est déjà l’effervescence, tout le monde peaufine son matériel, la tension est palpable, l’ambiance électrique.
Au final je n’ai pas eu le temps de m’échauffer dans l’eau, les filles s’élancent à 5h45, les hommes 15min plus tard, la pleine lune vient tout juste de s’effacer dans le plan d’eau, c’est magique.
Je me place au beau milieu de plus de 1000 triathlètes, en 3ème rideau. On m’avait dit ; « tu verras la natation sur longue distance c’est plus cool, ça va moins vite ». Pourtant devant moi quand le décompte démarre les gars sont dans les starting blocks, à tel point que l’athlète devant moi chute en courant sur le gravier qui nous sépare du lac, entraînant avec lui l’athlète qui me précède, j’évite la chute de justesse en sautant par dessus !
Dans l’eau ça tabasse pas mal pendant quasi tout le 1er tour (~1900m), je prends notamment un bon coup sur le pied ! Le soleil n’a pas encore fait son apparition et je navigue en suivant le mouvement, je n’y vois pas grand chose, l’impression d’avoir de la buée sur les lunettes… Sur le 2ème tour ça va mieux, je commence à y voir, seule une douleur de fatigue à mon bras droit m’alerte.
Sortie de l’eau, beaucoup de monde, l’ambiance est incroyable ! Je suis dans ma bulle, transition assez rapide, j’enfile une paire de chaussettes et un maillot aux poches pré chargées et c’est parti pour 180km de vélo !
Dès les 1ers kilomètres ça monte sévère, on oublie le grand plateau. j’ai tout de suite des crampes d’estomac qui me gênent… Je fais un 1er arrêt pipi au 15ème kil, pour voir si cela suffit, mais non. Je compose mais j’analyse que je ne vais pas pouvoir assurer dans cet état sur 180km. Autour du 70ème kilomètre je décide de faire une pause technique en prenant le temps qu’il faut… Ce sera la bonne décision car quelques kilomètres après, je retrouve enfin des sensations normales et peux entamer les pentes de l’Izoard dans de bonnes conditions.
De fait l’Izoard passe bien, je fais en sorte de ne pas me mettre dans le rouge, je me souviens de ce que m’a rapporté Coco ; « l’Embrunman commence vraiment en haut de l’Izoard », il reste alors 100km de vélo.
Le début de la descente est technique et rapide, on se retrouve très vite en bas à Briançon où on entame le retour vers Embrun, avec un ennemi terrible ; le vent ! En effet celui-ci souffle très régulièrement de face sur le parcours retour.
La fin du vélo n’est donc pas du tout une promenade, d’autant qu’il faut passer encore 2 belles difficultés ; la montée de Palon au 145ème kil et la côte de Chalvet au 179ème kil.
Le Palon passe bien, je ne suis pas trop entamé, les spectateurs très présents boostent le moral, la côte du Chalvet en revanche est plus compliquée, avec en tête le marathon dans quelques kilomètres.
Reste la partie que j’appréhendais le plus ; le marathon, en 3 boucles de 14 kilomètres. La 1ère boucle passe bien, je suis sur une bonne allure, l’ambiance, notamment en ville, est super, le tracé est varié ; la bonne surprise. Dans la 2ème boucle ça se complique un peu, mais je conserve un super moral. Chris me retrouve à la fin de cette boucle et si les douleurs sont de plus en plus présentes, je n’ai plus aucun doute d’aller au bout. Je savoure la dernière boucle et termine avec les frissons, en 12h34 !
Je prends alors conscience du truc incroyable que je viens d’accomplir et de tout le chemin qu’il a fallu parcourir pour y arriver, et j’en tire une grande satisfaction !
Les résultats détaillés ici.
Crédit photo ; Jean Luc Bergougnoux