Je ne m’étais jamais dit ; un jour je ferai un « Ironman », ce n’était pas un objectif personnel. Cependant bien avant de pratiquer le triathlon, l’Embrunman a toujours été pour moi une référence du défi longue distance et je m’étais dit ; si j’en fait un, ce sera celui là.
Alors en décembre, quand les copains du Sud Kévin et Coco me disent ; « L’année prochaine l’objectif sera Embrun ». Je leur réponds ; « si vous y allez, ce sera avec moi ! ».
Pour autant ce n’était évidemment pas si simple, j’avais toujours mes soucis de tendons d’Achille qui me gênent sur la course à pied, et en début d’année, ça ne me paraît pas envisageable de me préparer pour courir un marathon…
Les mois passent, le projet prend forme, courant avril je peux mieux m’entraîner à pied et fin mai, je m’inscris. C’est le début de l’aventure, il faut mettre en place la prépa, cela fait des mois que j’y réfléchis, il faut bien sûr augmenter les distances, surtout à pied, et faire du dénivelé, surtout à vélo. J’axe ma prépa sur les événements suivants ;
- Enchaînement des distances M et L du Frenchman d’Hourtin, les 30 et 31 mai.
Pour un certain nombre de raisons, je passe complètement à côté de ces 2 premiers rendez vous, j’arrive épuisé psychologiquement et physiquement sur le M (résultats ici) et enchaîne péniblement le lendemain sur le L (résultats ici)…No comment.
- Triathlon distance L de Baudreix (64), le 15 juin.
Pour mon second (et dernier) triathlon format L de prépa, je choisi celui de Baudreix pour son parcours à vélo montagneux avec les ascension du Soulor puis de l’Aubisque. Malheureusement on ne verra pas beaucoup la montagne ce jour là ; les nuages et la pluie s’invitent et gâchent la fête. Globalement je suis quand même dans les clous ; je sors ma meilleure natation sur ce format, et si je mets un peu de temps à avoir des sensations sur le vélo, je retrouve des jambes dès le Soulor et gère les descentes au radar et assure l’essentiel. Sur le semi je me prépare à souffrir mais les douleurs au tendon restent gérables et je suis dans le dur dans la dernière boucle (sur 3). Apprendre à gérer la souffrance fait aussi partie de la prépa… Les résultats ici.
- Cyclosportive l’Ariègeoise XXL (180km), le 28 juin.
Première participation sur cette cyclo renommée, avec l’objectif de faire le kilométrage cible sur un parcours très vallonné. Là encore la météo s’en mêle ; alerte canicule, la direction de course est contrainte, la veille au soir, de revoir à la baisse les parcours et les 180km se transforment en 130…
J’accroche le bon groupe, mais dans les plus forts pourcentage des 2 premiers cols qui s’enchaînent (col de Marrous, col de Peguère), j’ai du mal à suivre et me retrouve dans le dur. Après la descente, ça va mieux et le col de Latrape passe mieux, mais sans plus. Sur le col d’Agnès, le plus long le thermomètre monte à plus de 30° et je termine l’ascension dans le rouge proche de la rupture. Une petite descente et on enchaîne sur le Port de Lers. ça va un peu mieux, mais la chaleur est très présente et a fait des dégâts ; chutes, blessés grave.
Arrivé en haut du Port de Lers j’apprends que l’organisation vient de neutraliser la course, c’est une hécatombe, il n’y aura pas de classement.
- Cyclosportive La Pierre Jacques en Baretous (160km), le 28 juillet.
La photo résume parfaitement l’expérience de cette cyclosportive Pyrénéenne, que je découvrais ; après la fournaise sur l’Ariègeoise, ce sera la douche pendant 7h !
Pour couronner le tout, en haut du dernier col je crève et ne parviens pas à réparer avec la bombe, je me retrouve à pied à attendre pendant plus de 30min à grelotter qu’une bonne âme me dépanne avec la bonne clé pour démonter ma roue…
Une sacrée expérience cette cyclosportive, avec une orga conviviale, les résultats ici.
Voilà, au final une prépa bien remplie avec son lot de surprises, à laquelle il faut ajouter une belle semaine au pied du Ventoux début juillet.
Au delà de la simple accumulation de kilomètres et de dénivelé qui sont nécessaires pour préparer l’effort musculaire sur longue distance, il faut surtout préparer son mental à dépasser les barrières et de ce point de vue, ces expériences m’ont permis de forger le mental !
2 semaines plus tard on retrouve Coco à Embrun, elle a créé le groupe WhatsApp « In Embrunman we trust » ; elle a une revanche a prendre sur sa 1ère participation 2 ans plus tôt. Malheureusement Kévin ne suit pas, il n’a pas réussi à trouver le temps pour se préparer…
Je découvre Embrun et comme souvent j’y arrive « vierge » de tout repère, je n’ai pas reconnue la course, je ne me suis pas fait d’histoire sur comment j’allais faire ma course. J’aime aborder une course comme cela et la découvrir en la faisant.
Une dernière natation pour tester le lac suivie d’une petite cap, l’avant veille, une reco déblocage à vélo la veille, les dossards sont accrochés, le vélo dans le parc, j’ai hâte d’y être !